Second entretien le 13 août 2003 :

Ma seconde rencontre avec Raymond Macherot fut beaucoup plus sympathique voire même amicale, en tout cas très émouvante. Je me souviens être réparti très heureux après que les Macherot m’aient très gentiment raccompagné jusqu'à ma voiture. Je m’en voudrais de trahir ce moment d’intimité où Raymond et Josette Macherot ont bien voulu m’accorder un peu de leur temps et leur confiance. C’est pourquoi je ne raconterai que ce qui est racontable.

J’ai ainsi pu apprendre aux détours de la conversation que Macherot s’est inspiré de la Corse pour imaginer Coquefredouille et qu’il n’est d’ailleurs jamais allé dans cette île, ni même sur la côte d’azur. Pourtant, c’était bien imaginé... D’ailleurs, le dessinateur Will, qui y allait en vacances avec sa famille, le lui avait confirmé. Macherot parle aussi de sa passion pour l’aventure, les mers du sud. C’était d’ailleurs pour cela qu’il s’était engagé dans la marine. En vain, puisque son navire ne quitta jamais son port. Les Macherot évoquent ensuite Chaminou et combien ils s’étaient investi dans ce projet. Je leur dit que j’ai fini par comprendre que cette histoire avait plusieurs niveaux de lecture. Cela semble leur faire plaisir d’être compris. Macherot s’enthousiasme ensuite quand il me parle de ce qu’il fait, des tableaux naïfs qu’il réalise et du talent qu’il faut avoir pour être capable de peindre dans ce style. Il me montre aussi les ombellifères qui poussent devant chez lui et qui lui ont servi de modèles. On reparle des dernières histoires de Sibylline. Macherot m’explique qu’en fait il s’agissait de ses propres légendes. Il me parle ensuite de la guerre, qu’elle a été une sorte d’apprentissage pour lui. Je lui montre un petit tableau représentant Taboum et Sibylline en lui demandant si c’est lui et sa femme. Macherot acquiesce, ajoutant qu’il s’est juste rajouté un chapeau. Le temps passe, un dernier café et il est temps de partir. J’espère que je reviendrais...