Hergé et Macherot ont entretenu les meilleurs rapports, partageant ensemble un goût prononcé pour la peinture. Le créateur de Tintin avait la plus grande estime pour Macherot qu’il considérait comme l’égal de Walt Disney dans sa manière de camper le caractère des animaux. Dès les débuts de Raymond Macherot au journal, Hergé avait remarqué que celui-ci avait un don particulier pour dessiner les mains. Il avait même dit que, quand on savait dessiner les mains, on pouvait tout faire. L’estime que portait Hergé à Macherot l’a même conduit à écrire une lettre intitulée Hommage à Raymond Macherot.
Pourtant, on aurait pu croire que le caractère quelque peu conservateur de Hergé l’aurait rendu rétif à une histoire comme celle des Croquillards. Mais cela n’a pas été le cas et Hergé n’a pas été de ceux qui, choqués par l’histoire, ont considéré ensuite Macherot comme une espèce d’anarchiste. " Hergé ? Oh, il ne disait rien " m’a confié Raymond Macherot à qui je demandais s’il avait eu des problèmes avec la censure à propos des Croquillards.
Raymond Macherot, quant à lui, admirait beaucoup les premiers albums de Tintin en noir et blanc qu’il a sans doute lu et relu quand il était enfant, comme en témoignent les vignettes de la page suivante. Citations délibérées ou influence inconsciente. Peu importe. Seul compte l’hommage rendu au maître de la ligne claire.
Tintin en Amérique Clifton à New-York
Troublantes similitudes entre les vignettes de deux univers qui n'ont pourtant pas grand chose en commun.
L'île noire Les enquêtes de Clifton