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Né en 1924 à Verviers en Belgique, Raymond Macherot manifeste très tôt des dons pour le dessin. En 1940, devant l’avancée allemande, il fuit avec son ami Maurice Maréchal pour éviter l’enrôlement dans les S.T.O. Il découvre alors la nature et ses animaux pour lesquels il se passionnera. En 1945, voulant voir du pays, il s’enrôle dans la marine anglaise mais son navire ne quittera pas le port. Il s’essaie ensuite à divers professions dont commis aux écritures ou ouvrier dans le textile. Il est journaliste quand il s’essaie au dessin satirique dans l’hebdomadaire PAN. N’ayant pas renoncé à la bande dessinée, il décide ensuite de tenter sa chance auprès du journal de Tintin en envoyant les premières planches d’une histoire de chevalerie Le Chevalier Blanc. Mais son dessin trop figé ne plaît pas assez. Par contre, l’histoire jugée intéressante est confiée au dessinateur Fred Funcken. En compensation, Macherot est embauché au journal de Tintin pour lesquels il effectue de petits dessins et des travaux de mise en page. De temps à autre, il publie quelques planches alternant les histoires réalistes et les séries comiques. La légende veut que Raymond Leblanc, le fondateur du journal de Tintin, le remarque alors qu’il dessine une petite souris en train de grignoter une carotte. L’éditeur, à la recherche d’une série animalière capable de concurrencer le journal de Mickey, décide de lui donner sa chance. Une première histoire naît sous le crayon de Raymond Macherot, Mission chèvrefeuille, qui constitue en quelque sorte la matrice de l’univers de Chlorophylle. Suit alors la première grande histoire de Macherot, Chlorophylle et les rats noirs (1954) qui rencontre le succès. La suite, Chlorophylle et les conspirateurs (1955), confirme la tendance et permet à l’auteur d’être publié dans la prestigieuse édition du Lombard.

Première édition en flamand

Pas de salami pour Célimène (1956) marque la volonté du dessinateur de changer en abordant le style policier. Cette volonté d’évoluer trouve son aboutissement avec les deux histoires suivantes Chlorophylle et les croquillards (1957) et Zizanion le terrible (1958) qui, du fait d’une certaine impertinence, ne seront jamais publiées en album. Malgré un retour à des histoires plus conventionnelles comme Le Retour de Chlorophylle, les histoires de Macherot ne seront plus jamais publiées qu’en albums brochées dans la collection bon marché Jeune Europe. En 1960, il décide de tenter une nouvelle fois sa chance avec un personnage humain (une première tentative avait avorté faute de succès en 1957 avec Le Père La Houle), Clifton le détective anglais. Malgré un réel succès d’estime, l’éditeur lui demande de reprendre le personnage de Chlorophylle.

Ce que Macherot fait avec brio avec le diptyque La revanche d’Anthracite et Chlorophyle joue et gagne. Mais Macherot commence à en avoir assez et même si pour l’instant il reste par reconnaissance au journal de Tintin lequel lui a donné sa chance, il lorgne déjà vers le journal de Spirou où, semble-t-il, on a plus l’air de plus s’amuser. Il franchit le cap en 1964 où, après un important battage, est publiée la première histoire de son héros Chaminou. Malheureusement, l’insuccès et l’incompréhension des autres dessinateurs du journal conduisent très vite Macherot à abandonner ce personnage et à en créer un autre, Sibylline, plus proche de l’univers bucolique de Chlorophylle. En 1970, le dessinateur rencontrera, à la manière de ses pairs Hergé et Franquin, cette terrible maladie qu’est la dépression. Il n’abandonnera pas le dessin mais devra se faire assister pour le scénario par Deliège, l’auteur de Bobo et des Krostons. C’est à cette époque qu’apparaît un autre personnage, le chat Mirliton, scénarisé par Raoul Cauvin. C’est assurément la période la moins faste du dessinateur dont le trait a perdu beaucoup de son charme. Néanmoins, en 1977 il reprend en main le scénario et conçoit une très bonne histoire digne des débuts de Chlorophylle et Sibylline, Elixir le magnifique. Cet état de grâce ne dure pas vraiment et l’histoire suivante, Burokratz le vampire, montre un Macherot dont le trait s’est considérablement durci. C’est ce type de dessin qu’adoptera définitivement l’auteur jusqu'à la fin de sa carrière qu’il interrompra en 1990 sans jamais avoir retrouvé, hormis quelques exceptions, le génie de ses débuts. Depuis, Raymond Macherot profite de sa retraite en compagnie de sa femme dans son petit village de Polleur. Il n’a plus jamais touché à la bande dessinée sauf pour aider Olivier Saive quand celui-ci a repris le personnage de Chaminou. Par contre, il continue à peindre de temps en temps dans le plus pur style naïf, style qu’il affectionne tout particulièrement

 
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